Ce jeudi 17 avril, cela fera 200 ans jour pour jour qu’une ordonnance inique a été signée par Charles X. Par ce document, le roi de France imposait à Haïti le paiement d’une indemnité ruineuse en échange de la reconnaissance de son indépendance.
Nous intervenons aujourd’hui en qualité d’historiens américains à un moment où les valeurs inscrites dans notre propre déclaration d’indépendance sont menacées. La Maison Blanche bafoue les normes constitutionnelles et les principes démocratiques fondamentaux, démantelant des décennies de mesures antidiscriminatoires, expulsant illégalement des immigrants, attaquant les institutions scientifiques et universitaires et tentant d’écraser toute contestation. Il y a cinq ans, le mouvement Black Lives Matter avait mis en pleine lumière la brutalité policière subie par les noirs aux Etats-Unis, suscitant un débat salutaire, tant aux Etats-Unis qu’en France, autour de la question des injustices historiques. Si ces perspectives de progrès aux Etats-Unis se trouvent aujourd’hui freinées par les forces rétrogrades à l’œuvre depuis l’arrivée au pouvoir de la nouvelle administration, il nous semble que la France demeure fidèle à ses traditions humanistes. A l’occasion de ce bicentenaire des torts causés à Haïti, il serait juste qu’elle prenne enfin l’initiative de créer une commission chargée d’examiner la question de l’indemnité et de répondre aux appels à la restitu