La directive européenne sur le devoir de vigilance (dite directive CSDDD) vise à prévenir des violations graves des droits humains et des atteintes significatives à l’environnement – notamment s’agissant du changement climatique. Le simple fait que la France ait pu demander son report sine die est un renoncement à ses valeurs. Cette décision est illégitime, choquante et absurde.
Cette directive étend à l’Union européenne une invention française, fruit d’une loi votée en 2017 à la quasi-unanimité des députés de toutes tendances politiques. Les élections européennes et législatives ont montré que la majorité qui soutenait ce texte, de la gauche dans toute sa diversité à la droite du bloc central, demeure majoritaire dans le pays. Quel mandat pense avoir le gouvernement de la France pour revenir sur ce texte ? Quel débat parlementaire a autorisé ce revirement ? Aucun. C’est dans l’ombre des lobbys que s’est prise la décision d’abaisser le drapeau d’une France qui, avec cette directive, portait haut sa conception d’un certain universalisme.
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La directive sur le devoir de vigilance a cette particularité qu’elle régit non seulement le comportement des sociétés mères, mais aussi celui des filiales et sous-traitants de leur groupe. Elle prend son origine dans l’effondrement du