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TRIBUNE

Devoir de vigilance des multinationales : la mort de cette directive serait un recul pour les droits humains et l’environnement

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La 26 février, pourrait être officialisée la fin programmée de la directive européenne qui introduit des obligations pour les grandes entreprises concernant le respect des droits de l’homme et la protection de l’environnement, alerte un collectif d’élus de gauche, dont Olivier Faure et Marine Tondelier.
A Dacca en mai 2015, après la catastrophe de l’immeuble Rana Plaza, dont l’effondrement avait tué un millier d’ouvriers. (Ismail Ferdous/VU)
par Un collectif d'eurodéputés, députés et sénateurs
publié le 24 février 2025 à 7h13

La directive européenne sur le devoir de vigilance (dite directive CSDDD) vise à prévenir des violations graves des droits humains et des atteintes significatives à l’environnement – notamment s’agissant du changement climatique. Le simple fait que la France ait pu demander son report sine die est un renoncement à ses valeurs. Cette décision est illégitime, choquante et absurde.

Cette directive étend à l’Union européenne une invention française, fruit d’une loi votée en 2017 à la quasi-unanimité des députés de toutes tendances politiques. Les élections européennes et législatives ont montré que la majorité qui soutenait ce texte, de la gauche dans toute sa diversité à la droite du bloc central, demeure majoritaire dans le pays. Quel mandat pense avoir le gouvernement de la France pour revenir sur ce texte ? Quel débat parlementaire a autorisé ce revirement ? Aucun. C’est dans l’ombre des lobbys que s’est prise la décision d’abaisser le drapeau d’une France qui, avec cette directive, portait haut sa conception d’un certain universalisme.

La directive sur le devoir de vigilance a cette particularité qu’elle régit non seulement le comportement des sociétés mères, mais aussi celui des filiales et sous-traitants de leur groupe. Elle prend son origine dans l’effondrement du