Aux prémices du militantisme, il y a une conviction : il est possible de changer le monde. Le militantisme se nourrit du refus de la résignation, de l’indignation, comme le montra Stéphane Hessel dans son célèbre essai Indignez-vous ! et de l’engagement pour un monde meilleur.
Or la désidéologisation de notre époque conduit à l’attrition des causes susceptibles d’embarquer le plus grand nombre dans «un grand récit» militant. En outre, les ravages des algorithmes des réseaux sociaux enferment chacun dans sa propre bulle de filtres en éteignant tant le bruit du monde que les motifs d’indignation et d’inspiration. Car rien n’est pire pour le militantisme que l’entre-soi qui assèche la curiosité et tarit les vocations.
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Si être militant, c’est choisir son destin et ne pas laisser d’autres décider à sa place, être militant, c’est aussi, et surtout, faire le choix d’une logique collective ouverte sur l’autre et sur le monde. Car dans l’engagement militant, il y a toujours une dimension profondément humaine, celle de faire partie d’un collectif, celle, au fond, d’assumer être un animal social. C’est ainsi, en dépassant la somme des individualités que le collectif militant permet de déplacer des montagnes.
Le militantisme ne se limite pas à la sphère politicienne
Il serait réducteur de cantonner le militantisme à la sphère politicienne entendue comme le jeu des partis. Il est salvateur et utile que l’engagement de l’ens