Menu
Libération
tribune

Donald Trump est-il fasciste ? par Sylvie Laurent

Réservé aux abonnés

Donald Trump n’est ni Hitler ni Mussolini. Mais des éléments indiscutables de fascisation, qui s’ancrent dans l’histoire américaine, sont rassemblés dans la parole et le projet politiques du candidat républicain, selon Sylvie Laurent spécialiste des Etats-Unis et autrice de «Capital et Race. Histoire d’une hydre moderne», (Seuil, 2024)

Lors du rassemblement électoral au Nassau Veterans Memorial Coliseum, à Uniondale (Etat de New York), le 18 septembre 2024. (Mark Peterson/Redux -REA)
ParSylvie Laurent
historienne, américaniste à Sciences-Po
Publié le 26/10/2024 à 12h03

Inscrivez-vous ici pour recevoir gratuitement toutes les semaines notre newsletter Libé America.

Pour la deuxième fois en quelques semaines, un ancien membre de l’administration de Donald Trump qualifie froidement l’actuel candidat républicain de «fasciste». Après le général Mark Milley, son ancien chef d’état-major des armées, c’est au tour d’un autre militaire, John Kelly, son ex-directeur de cabinet, de le définir ainsi et d’arguer : «Eh bien ! si l’on regarde la définition du fascisme… [c’est évident] il s’agit d’une idéologie et d’un mouvement politique d’extrême droite, autoritaire et ultranationaliste, caractérisé par un chef dictatorial, une autocratie centralisée, le militarisme, la suppression forcée de l’opposition et la croyance en une hiérarchie sociale naturelle.» Et ces derniers jours, Joe Biden et Kamala Harris ont, à leur tour, repris l’épithète infamante.

Au-delà des jeux de pouvoir politiques du moment et des effets de manche rhétoriques, y a-t-il la moindre pertinence historique à parler ici de fascisme ? On est, en effet, tenté de rejeter sans appel les opinions de deux hommes qui ont loyalement servi celui qu’ils appellent auj