Les Marseillais sont des gens accueillants ; depuis deux mille six cents ans, on en a vu passer, des «pékins». Aussi, la visite, le 8 novembre, de deux ministres venus annoncer un énième plan contre le «narcotrafic» n’a guère suscité de vagues. On a trop vu cette scène de ministres déboulant, cette fois pour annoncer une grande «cause nationale», sans que la situation s’améliore. A Marseille, on lit l’avenir dans les lignes de coke, et on a déjà la réponse : leur «plan» risque, comme les précédents, de connaître l’échec.
Rappelons cet état de fait : la gestion des drogues est avant tout politico-politicienne. Si l’on parlait santé publique, voilà ce qu’on dirait : la pire drogue, le tabac, tue 75 000 personnes par an en France. La deuxième, l’alcool (41 000 morts), provoque un coût social annuel estimé à 102 milliards d’euros (156 milliards d’euros pour le tabac). Le cannabis, lui, arrive loin derrière : il est jugé responsable de 120 morts par an en France, dans des accidents routiers (1). Pourtant, les deux drogues les plus mortelles sont légales. L’Etat subventionne même lourdement les dealers de tabac (appelés «buralistes»), ainsi que les producteurs de vin.
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