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TRIBUNE

Droits des minorités sexuelles en Afrique : la France aux abonnés absents ?

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La violence envers les LGBTQIA+ a atteint un seuil extrêmement alarmant. Un collectif d’associations demande à ce que la France sorte de la diplomatie du silence et s’engage politiquement et financièrement pour soutenir ces populations.
Manifestation hostile aux LGBT, à Dakar le 23 mai 2021. (Seylou and Seyllou/AFP)
par Un collectif d'associations africaines et françaises
publié le 6 juillet 2021 à 18h16

Le 23 mai dernier, au Sénégal, des manifestants exigeaient la criminalisation de l’homosexualité et une peine de dix ans d’emprisonnement, contre cinq ans actuellement. Agressions, appels au meurtre : la violence envers les minorités sexuelles et de genre a atteint un seuil extrêmement alarmant, qualifiée de «génocide» par les activistes sur le terrain. Face à cette grave atteinte à la dignité humaine, la France ne prend pas position et poursuit sa diplomatie du silence, au détriment des minorités sexuelles et de genre.

Au Cameroun, les relations entre majeur∙e∙s de même sexe sont pénalisées, tout comme au Sénégal où l’Etat de droit n’est pas inclusif. Au Congo, ces mêmes relations ne sont pas expressément illégales mais l’âge de la majorité sexuelle diffère pour les relations hétérosexuelles et homosexuelles (1), et l’infraction d’«outrage public à la pudeur» est susceptible de recouvrir l’expression d’une identité ou orientation sexuelle LGBTQIA+. Au total, ce sont 70 pays (2) dans le monde qui sanctionnent toujours les actes sexuels entre personnes de même sexe. Un mouvement se structure à l’international pour lutter contre ces violations des droits humains en Afrique centrale et de l’ouest.

Quelle place la France va-t-elle prendre dans ce mouvement ? A l’heure actuelle, on peine encore à recenser les actions du gouvernement français en soutien à ce dernier. En effet, en 2017-2018 (3), l’aide internationale allouée par la France aux communautés LGBTQIA + ne représentait que