Mercredi 7 juin, il est onze heures. Autour de la table du conseil municipal de Dieulefit, petite ville de 3 000 personnes de la Drôme, on s’efforce de nouer les discussions ou d’échanger les plaisanteries habituelles, mais quelque chose sonne irrémédiablement faux. Les visages portent le masque d’une stupeur douloureuse, comme si élus et administrés peinaient ensemble à émerger d’un mauvais rêve. Et pour cause !
Quelques jours auparavant, la décision est tombée. La Haute Autorité de santé (HAS), l’Agence régionale de santé et l’hôpital de Montélimar ordonnent que les douze lits de soin de suite et de réadaptation (SSR) de l’hôpital de la commune, destinés à accueillir les patients sortant d’une blessure ou d’une opération pour les aider à recouvrir leur autonomie, soient transférés d’ici la fin du mois à Montélimar, à trente kilomètres de là.
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Pas question ici de mettre en doute la légitimité d’une telle décision. En l’absence de médecins en nombre suffisant pour se relayer vingt-quatre heures sur vingt-quatre, l’autorité administrative a invoqué le manque de suivi médical et le risque pour la santé des patients. Cela faisait un certain temps qu’une épée de Damoclès était suspendue au-dessus de ce petit établissement.
Une résidence pour personnes âgées
Déjà, sa fusion avec l’hôpital de Montélimar, il y a quelques années, l’avait en partie vidé de sa substance. Ne restaient qu’un Ehpad et ces fameux lits SSR, dont le départ achèvera de transformer le bâtiment en résidence pour personnes âgées. Cette situation est