La «République exemplaire» n’est plus. Et elle a emporté avec elle la République des responsables. Pour la première fois dans l’histoire de la Ve République, un ministre en exercice – et non des moindres, puisqu’il s’agit du garde des Sceaux, ministre de la Justice – est renvoyé devant la Cour de justice de la République, cette instance compétente pour juger de la responsabilité pénale des membres du gouvernement. Il s’agit de l’étape intervenant après une mise en examen, dès lors que la commission de l’instruction a estimé que les faits reprochés sont constitutifs d’un crime ou d’un délit.
Le bon sens, à l’époque où il était «la chose du monde la mieux partagée», mais surtout le sens de la responsabilité politique aurait commandé qu’un tel ministre démissionne immédiatement. Car la responsabilité politique ne consiste pas uniquement à répondre de ses actes, mais aussi à savoir en tirer soi-même les conséquences.