Chaque année, des milliers de petites filles françaises reviennent de leurs grandes vacances mutilées, après une visite dans un pays où vit une partie de leur famille, un pays qui pratique une barbarie encore à l’œuvre au XXIe siècle : l’excision.
D’après les derniers chiffres de l’Unicef de mars 2024, à l’échelle mondiale, plus de 230 millions de filles et de femmes en vie aujourd’hui ont subi des mutilations génitales féminines, soit 30 millions de victimes survivantes supplémentaires par rapport aux données publiées il y a huit ans. C’est environ une femme sur vingt dans le monde qui est concernée.
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La majorité des cas se concentre sur le continent africain, avec 144 millions recensés, principalement dans l’est et l’ouest de l’Afrique (Sénégal, Mauritanie, Mali, Côte-d’Ivoire), suivi par l’Asie avec 80 millions et le Moyen-Orient avec 6 millions. Avec une tendance inquiétante : celle de la précocité de ces mutilations qui concernent des filles de plus en plus jeunes, parfois avant leur cinquième anniversaire.
De quoi parlons-nous exactement ? Car, oui, il faut mettre des mots sur cette barbarie. L’excision consiste à couper, à l’aide d’une lame de rasoir et sans aucune forme d’anesthésie, la partie externe du sexe féminin : le clitoris et les lèvres de la vulve. Une petite fille est excisée toutes les six minutes dans le monde… Il faut se figurer l’atrocité de la douleur, le psycho-traumatisme à vie et les multiples complications sanitaires que rencontrent ces filles mutilées