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tribune

Durcir les conditions d’entrée des étudiants étrangers : une indignité et un désastre pour l’attractivité de la France

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«Caution de retour», droits d’inscription majorés...fortement durcies par la droite au Sénat avec la complicité du gouvernement, les mesures portées par le projet de loi immigration dans la version qui revient à l’Assemblée nationale à partir du lundi 27 novembre s’attaquent frontalement aux étudiants étrangers.

Ici, des étudiants devant la bibliothèque Sainte-Geneviève, à Paris, en novembre. (Benoit Durand /Hans Lucas. AFP)
Par
Gulsen Yildirim
Secrétaire nationale du PS en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche
Alexane Riou
Secrétaire nationale adjointe du PS en charge de l’enseignement supérieur et de la recherche
Publié le 22/11/2023 à 13h25

Dans une économie et une société de la connaissance mondialisées, l’enseignement supérieur et la recherche sont des vecteurs, souvent méconnus et pourtant essentiels, du rayonnement de la France dans le monde. Le nombre d’étudiants internationaux est un indicateur de l’attractivité de notre système d’enseignement et le témoignage de notre capacité à former les élites de demain.

L’enseignement supérieur est par ailleurs un outil de promotion des valeurs de l’Université française au plus haut desquelles l’ouverture, l’humanisme, la liberté et l’universalisme. Les étudiants en mobilité deviennent ainsi nos meilleurs ambassadeurs à l’étranger. Par ailleurs, et contrairement aux idées reçues, l’apport économique des étudiants internationaux en France est plus important que la dépense engagée par l’Etat.

Pourtant, malgré une position établie de longue date à l’échelle internationale, la France perd de l’influence. Elle ne figure pas dans le top 20 des plus fortes progressions de la mobilité entrante. Nous avons reculé au 6e rang des pays d’accueil alors qu’avant 2018, nous étions au 3e rang.

Après le plan «Bienvenue en France» en 2018

Durcir aujourd’hui la politique à l’égard des étudiants et des chercheurs serait un signal désastreux pour l’image de la France à l’étranger. Car, outre une atteinte grave à la francophonie, cela poserait un problème majeur pour l’attractivité scientifique et académique et la capacité d’influence de notre pays dans le monde.

C’est pourtant ce que s’apprête à faire Gérald Darmanin. Fortement durcie