Une saignée peut en cacher une autre. La colère est forte et légitime face aux suppressions massives de postes dans l’Education nationale. La situation à Paris est emblématique avec 337 postes rayés de la carte, plus d’une école sur trois touchée, l’équivalent de trois collèges et un lycée fermés. Le ministère prétend répondre à la baisse de la démographie et équilibrer les taux d’encadrement entre académies. En oubliant de préciser que c’est en alignant toujours vers le bas dans un contexte global d’austérité pour l’éducation.
Mais derrière ces chiffres se cache un autre scandale que le rectorat peine à masquer : la différence de traitement entre enseignement public et privé. Sur les fermetures de classes dans le primaire, le privé sous contrat en perd 17 pour une baisse de 900 élèves (1). Tandis que le public en perd globalement 162 pour une baisse de 3 178 élèves (2). Toutes choses égales par ailleurs, le public est donc près de trois fois plus saigné. Derrière les grands discours, la réalité de la politique de ce gouvernement est crue : la machine à cadeaux pour le privé tourne à plein régime.
Cette situation est d’autant plus inacceptable qu’elle se déroule sur un terreau déjà dégradé. Ces deux dernières années, l’augmentation de la part du privé dans la scolarité parisienne a fortement augmenté : 1 % chaque année en 2021 et 2022, passant de 35,5 % à 37,5 %.