Nous sommes des élu·e·s écologistes, issu·e·s de milieux populaires, et nous avons connu à des degrés divers une forme de réussite sociale. Nous sommes ce qu’on appelle des transfuges de classe. Aujourd’hui, nous avons décidé de raconter nos histoires, nos parcours et d’assumer nos origines sociales pour les revendiquer comme une force et une richesse. Car pour nous, la fameuse «écologie populaire» n’est pas une vue de l’esprit : c’est celle que pratiquent nos familles, parfois sans le savoir, depuis des générations.
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Nous en avons assez de constater dans notre parti politique le gouffre entre les belles paroles et les actes en matière de mixité, en particulier dans les origines sociales ; entre le constat fait maintes fois de la nécessité de construire des liens avec nos concitoyennes et concitoyens les plus pauvres et les plus modestes et, à l’opposé, la persistance de la sociologie patrimoniale des cadres et élu·e·s de notre mouvement. L’écrasante majorité est née de familles aisées ou vivant dans un certain confort, bénéficiant d’importantes ressources financières, culturelles et/ou éducatives. En cela, nous ressemblons à la classe politique nationale et en particulier aux autres partis de gauche qui tous, présentent cette même réalité sociale. Tout se passe comme si nos organisations déployaient une large part de leur énergie à préserver un certain entre-soi social. Elles perpétuent la France des héritiers, celle-là même qui creuse les inégalités et crée tant de ressentim