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TRIBUNE

Edouard Philippe, vous président de la République, mènerez-vous une politique culturelle aussi destructrice que dans les Pays-de-la-Loire ?

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Après avoir annoncé des coupes drastiques au budget de la culture dans la région qu’elle préside, Christelle Morançais a été nommée vice-présidente d’Horizons, le parti de l’ex-Premier ministre. Un collectif de syndicats s’inquiète : cela annonce-t-il son programme pour la présidentielle de 2027 ?
Edouard Philippe et Christelle Morançais, à Nantes en 2019. (Loïc Venan/AFP)
publié le 16 décembre 2024 à 19h28

Monsieur Edouard Philippe,

Nous avons appris le 9 décembre la nomination de madame Christelle Morançais au poste de vice-présidente du parti Horizons. Depuis 2017, elle est la présidente du conseil régional des Pays de la Loire. Alors que l’élection présidentielle, à laquelle vous avez annoncé vouloir être candidat (1), impose d’ores et déjà son agenda, cette décision est un geste fort que nous ne pouvons interpréter en faisant abstraction du contexte de crise dans la région des Pays-de-la-Loire.

Avec une absence totale de concertation, au mépris des engagements antérieurs et d’une certaine forme de continuité du service public, madame Christelle Morançais a ainsi décidé de faire porter aux secteurs culturels, de l’insertion des jeunes, de la solidarité, de la transition écologique et du sport une grande partie des économies qu’elle compte réaliser. Cela se traduit par une baisse de plus de 70 % des subventions dédiées à la culture.

Doit-on comprendre que les Pays-de-la-Loire sont un laboratoire qui laisse entrevoir vos intentions en matière de politique culturelle si vous deviez accéder à la présidence de la République ?

Près de 150 000 emplois risquent de disparaître

Les coupes annoncées vont avoir des conséquences sociales dramatiques : la filière compte 150 000 emplois qui risquent pour un grand nombre d’entre eux de disparaître (2), mettant en péril l’existence même de nombreuses structures culturelles et laissant des milliers de professionnels dans une situation de grande précarité.

Au-delà de notre secteur, les conséque