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TRIBUNE

Elargissement de l’Otan: il ne faut pas ménager Vladimir Poutine

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Après la Finlande, la Suède va officiellement demander son adhésion à l’Alliance atlantique. Un élargissement qui n’a rien d’une provocation contrairement à ce que laisse entendre la propagande russe, souligne Bernard Guetta.
Vladimir Poutine lors de la célébration du 77e anniversaire de la victoire de la Seconde Guerre mondiale sur l'Allemagne nazie, à Moscou, le 9 mai 2022. (Kirill Kudryavtsev /AFP)
publié le 16 mai 2022 à 21h41

Non, cinq fois non. L’élargissement de l’Otan à la Suède et la Finlande n’a rien d’une inutile et dangereuse provocation et la première raison en est que loin de répondre à des pressions américaines, il est la conséquence directe de l’agressivité militaire de Vladimir Poutine.

Les Etats-Unis n’ont pas enjoint Finois et Suédois de renoncer à leur neutralité. Les Etats membres de l’Union européenne n’ont pas non plus pressé Stockholm et Helsinki de rejoindre l’Alliance atlantique. Il n’y a pas eu de complot occidental mais 1 300 kilomètres de frontière, ceux qui séparent la Finlande de la Fédération de Russie.

Les Finois se sont dit que, si son échec ukrainien devait contraindre Vladimir Poutine à chercher une fuite en avant, il s’attaquerait à eux plutôt qu’aux Baltes qui bénéficient du parapluie américain en vertu de leur appartenance à l’Otan. Les Suédois se sont dit, de leur côté, que si Vladimir Poutine s’en prenait à la Finlande, ils seraient immanquablement entraînés dans la guerre ou se retrouveraient avec une Russie en armes à leur porte.

Ces deux pays ont donc préféré opter préventivement non pas pour la guerre mais pour la solidarité de l’Alliance atlantique et il n’y a rien là – deuxième raison de ne pas parler d’une provocation – qui doive nourrir le «complexe d’encerclement de la Russie» car il faut en f