Dans la Hongrie d’Orbán, c’est un processus à l’œuvre de concentration des médias dans un consortium unique sous contrôle politique. Aux Pays-Bas, c’est le programme de Geert Wilders qui menace de couper les fonds pour la culture et de dissoudre l’entreprise de médias publics. En Slovaquie, c’est la nomination au ministère de la Culture d’une personnalité issue de la télé trash [télé poubelle] et condamnée pour ses discours de haine. En Italie, c’est le gouvernement Meloni qui adopte un décret-loi permettant de punir lourdement les organisateurs de raves, entraînant la réaction réjouie de Salvini sur les réseaux sociaux : «La fête est finie.»
Dans tous les pays d’Europe où les partis autoritaires sont au pouvoir, les mêmes mécanismes sont à l’œuvre dans le champ de la culture, de la connaissance et des médias, premières cibles des régimes nationaux populistes : stratégies massives de désinformation, «ingénierie du chaos», attaques contre les lieux de socialisation de la jeunesse (festivals, marches pour le climat, manifs…), suppression des programmes de lutte contre les discriminations, limogeage de directions d’institu