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TRIBUNE

Elections législatives : quoi qu’il arrive, la gauche pourra dire «merci la street» !

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Les quartiers populaires des grandes agglomérations ont fait preuve d’une belle mobilisation au premier tour des élections législatives. Ils jouent le jeu de la politique et maintiennent la gauche vivante, selon le chercheur en science politique Ulysse Rabaté.
Rassemblement en soutien à l'alliance du Nouveau Front populaire, à Marseille le 26 juin 2024. (Jeremy Paoloni/AFP)
par Ulysse Rabaté
publié le 2 juillet 2024 à 9h36

Le premier tour des élections législatives dessine une carte électorale qu’il faut regarder en face : l’extrême droite est aux portes du pouvoir. La vague est plus impressionnante encore que ce que nous avions prévu. Les premières heures de la soirée électorale ont été celles de l’annonce presque ininterrompue de dizaines de circonscriptions tombées entre les mains du RN dès le premier tour. On mesurait alors à quel point la dissolution avait ouvert la porte à l’amplification de la dynamique en faveur de l’extrême droite.

Emmanuel Macron, jusque dans l’incroyable confusion des consignes de vote depuis dimanche soir, semble tout faire pour que le scénario impensable d’une majorité absolue RN à l’Assemblée se réalise. L’effondrement moral des droites et du centre est total : non seulement leurs représentants politiques ne prennent pas clairement position (feu le barrage républicain), mais ils persistent et signent dans un discours de démolition de la gauche qui joue clairement «pour» l’extrême droite dans le contexte que nous vivons.

Il reste un tour. Nous saurons dans une semaine si la France est capable