Comme il y eut des «discours de Harvard» ou d’Oxford, certains aimeraient inscrire dans l’histoire leur «discours de la Sorbonne». La première tentative ayant été infructueuse (qui s’en souvient ?), les communicants de l’Elysée remettent ça. Pendant toute une journée, le Quartier latin va donc redevenir une forteresse sécuritaire pour que le monarque du moment vienne bavarder dans le grand amphithéâtre d’une université où, CRS obligent, il sera bien difficile de travailler ce jour-là.
Sur un ton affecté et laborieux, on enfilera donc des perles et des antiphrases, on bavassera «bienveillance» et «progressisme», on appellera au sursaut contre l’extrême droite dont, par ailleurs, on a tout repris. Après avoir fait voter la loi immigration, après avoir annoncé la tenue de conseils de discipline à l’école primaire, l’uniforme et le SNU et alors que l’on poursuit sans relâche les militants écologistes, les syndicalistes et les opposants politiques comme Mathilde Panot, on causera universalisme et démocratie devant un parterre d’obligés et derrière quatre cordons de gendarmes mobiles – habituel village Potemkine d’un pouvoir faible, bavard et coupé de toute réalité.
L’autoproclamé «camp de la raison» est un monument d’irrationalité
Cette propagande mensongère n’a rien à faire dans une université. Le «nouveau monde», ce pétainisme managérial, passe son temps à piétine