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tribune

Emmanuel Macron, artisan du dérèglement pénitentiaire

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Au début de son premier mandat, le Président promettait une nouvelle politique. Sept ans plus tard, la situation est désastreuse, constate le fondateur de l’ONG Prison Insider. Et les annonces du ministre de la Justice, Gérald Darmanin ont de quoi inquiéter.

A Fleury-Merogis, le 31 décembre 2023. (Cyril Zannettacci/Vu pour Libération)
Par
Bernard Bolze
Fondateur de Prison Insider et de Concertina, Rencontres estivales autour des enfermements à Dieulefit (Drôme)
Publié le 01/01/2025 à 7h18

Un joli vent frais soufflait, le 6 mars 2018, à l’Ecole nationale de l’administration pénitentiaire. Emmanuel Macron, jeune président de la République, énonçait ce qui serait sa doctrine en matière carcérale : «Il en est sans doute qui pensent que ce détour par une réflexion renouvelée sur le sens de la peine est une perte de temps et qu’il faut simplement continuer comme nous le faisons en augmentant constamment le nombre de places de prison. Cette vision-là existe, mais elle fait d’un problème politique, social et moral un problème immobilier, ce qui est toujours commode mais ne le règle pas.» De ces grandes ambitions, on peine à voir les résultats, et on peut même craindre un complet renversement : dans ses annonces tonitruantes de nouveau ministre de la Justice, Gérald Darmanin a semblé, avec sa proposition de «prisons à taille humaine», trouver une autre façon d’augmenter le nombre de cellules et de rendre l’incarcération systématique.

Depuis 2018, les avancées sont au nombre de deux : d’une part, l’arrêt des partenariats public-privé pour la construction et la gestion des prisons, dénoncés comme trop coûteux par la C