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TRIBUNE

Emmanuel Macron, petit maître colon à Mayotte

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Cyclone Chidodossier
Face à des Mahorais meurtris par le passage dévastateur du cyclone Chido, le Président est apparu, non pas en porteur de consolation et réparation dans ce département de la République mais en chef arrogant, criant sur une population qu’il était censé soutenir, dénoncent le président du Conseil représentatif des associations noires et une élue marseillaise.
Emmanuel Macron serre la main d'un habitant à Pamandzi, à Mayotte, le 19 décembre 2024. (Ludovic Marin/AFP)
par Nassurdine Haidari, président du Conseil représentatif des associations noires et Chahidati Soilihi, deuxième adjointe à la mairie du 15/16 de Marseille
publié le 20 décembre 2024 à 10h49

Le passage du cyclone Chido a laissé Mayotte en ruines, ravageant les maisons, les familles, et les espoirs d’une population déjà éprouvée par les crises incessantes. Dans ces moments où tout semble s’effondrer, on aurait pu espérer que le président de la République vienne avec des paroles de réconfort, d’amour et de compassion. Des mots qui, même dans le chaos, auraient pu apaiser un peuple dévasté et rongé par ce sentiment d’abandon.

Mais à la place, c’est un tout autre spectacle qui s’est joué. Une scène digne du temps des colonies. Face à des Mahorais meurtris, le président est apparu, non pas en porteur de consolation, mais en maître colon arrogant, criant sur une population qu’il était censé soutenir. «On est foutu parce que vous êtes contents d’être en France ! Si ce n’était pas la France, vous seriez 10 000 fois plus dans la merde.» Ces mots, d’une indécence crasse et d’une indignité inouïe, ont résonné comme une gifle dans l’esprit des habitants, comme une vitupération dans ces âmes perdues sous les décombres des promesses de la République. Comment, en plein cœur de leur malheur, le garant de l’unité nationale a-t-il pu infliger une telle humiliation ?

Ces propos sont une insulte à des hommes et des femmes qui ont tout perdu : leurs maisons, leurs proches, leur