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TRIBUNE

Emmanuel Macron, vous ne pouvez pas soutenir la loi immigration et en même temps panthéoniser Missak Manouchian

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Le génocide des Arméniens, cent ans aprèsdossier
Pour le sénateur communiste Pierre Ouzoulias, on touche là aux limites du «en même temps» consubstantiel à la philosophie macronienne. Il appelle à un sursaut pour faire de cette panthéonisation un événement populaire et fraternel.
Missak Manouchian (deuxième à gauche) et deux membres de son groupe de résistance, Wasjbrot et Boczov, photographiés par la propagande allemande, peu de temps avant leur exécution, en février 1944. (Roger-Viollet)
par Pierre Ouzoulias, Sénateur des Hauts-de-Seine
publié le 2 janvier 2024 à 8h08

Le 21 février prochain, Missak Manouchian, accompagné de son épouse Mélinée, fera son entrée au Panthéon, haut lieu de notre histoire républicaine. Installés dans le caveau numéro XIII aux côtés de Maurice Genevoix et de Joséphine Baker, ils y représenteront leurs camarades exécutés au Mont-Valérien, leur chef, Joseph Epstein, ainsi que tous ces étrangers morts pour la France afin de reprendre notre liberté des mains de ceux qui nous l’avaient confisquée.

Sans conteste, cette décision a été rendue possible par la volonté du président de la République, qui a entendu et compris les demandes formulées en ce sens par notre comité, constitué de Jean-Pierre Sakoun, Denis Peschanski, Katia Guiragossian et moi-même. Mieux que son prédécesseur, Emmanuel Macron a perçu la force symbolique de cette panthéonisation, dans un moment singulier de notre histoire où les velléités identitaires d’une extrême droite dévergondée se font de plus en plus pressantes.

Ce constat valait pour hier. A cette heure, encore sous le choc du vote de