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TRIBUNE

Emmanuelle Cosse : «Derrière une aide au logement, il n’y a pas un “étranger” mais une famille»

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Pour Emmanuelle Cosse, ancienne ministre du Logement et présidente de l’Union sociale pour l’habitat, les dispositions qui touchent l’APL sont pernicieuses. Il coûtera beaucoup plus cher à l’Etat de soutenir un ménage mis à la rue que de l’accompagner durablement pour payer son loyer.
Manifestation de familles à la rue, devant l'hôtel de ville de Paris, le 2 octobre 2023. (Pauline Tournier/Hans Lucas)
par Emmanuelle Cosse
publié le 21 décembre 2023 à 19h03

Mardi soir, avec le vote par le Parlement des dispositions de la loi immigration issues de la commission mixte paritaire (CMP), le gouvernement a franchi un cap dans le renoncement et le manque de pragmatisme au sujet de l’immigration. Contre l’intérêt du pays, comme l’ont fort bien démontré les critiques de personnalités comme le président du Medef, le président de la Fédération hospitalière de France ou encore des présidents d’universités, nous faisons face à une approche purement idéologique de l’étranger, vu comme un ennemi ou un «profiteur».

Comme ancienne ministre du Logement qui a géré une crise migratoire, comme actuelle dirigeante du mouvement HLM, je veux traduire dans les faits ce que le gouvernement a accepté de mettre dans la loi : une véritable catastrophe morale autant qu’une faute économique et sociale.

Les APL tomberont-elles à chaque perte d’emploi ?

Concrètement, cette loi mélange tout. Elle part d’une volonté de réguler l’immigration clandestine pour finalement supprimer aux étrangers vivant de façon régulière sur notre territoire l’accès à des droits essentiels, comme l’aide au logement et à l’ensemble des prestations sociales. Les dispositions qui touchent l’APL sont