L’annonce par Gabriel Attal, ministre de l’Education nationale, de l’introduction de l’intelligence artificielle MIA Seconde de la start-up EvidenceB jouant le rôle d’un enseignant personnalisé dans les lycées pour 200 000 lycéens dès février 2024 et 800 000 d’entre eux à la rentrée de septembre, marque une rupture fondamentale. Après l’annonce de Google de nous proposer des coachs de vie réalisant ce qu’Eric Sadin nomme «l’accompagnement algorithmique de la vie», c’est désormais au tour de l’Education nationale de tomber dans le solutionnisme algorithmique. Ce faisant, dans la relation immémoriale entre l’enseignant et l’élève il faudra compter un tiers : l’IA-enseignante. La France fait un choix détonnant pour l’avenir de sa jeunesse. Faut-il rappeler que les élites de la Silicon Valley envoient leurs enfants dans des écoles sans écrans ?
Aucune preuve scientifique à l’appui
Si EvidenceB tire son nom de Evidence based education, soit «éducation basée sur la preuve», force est de constater qu’aucune preuve scientifique précise n’est mise en avant dans leur communication ou sur leur site internet. Les logos de partenaires prestigieux et les discours marketing efficaces ne sauraient remplacer une validation scientifique rigoureuse. U