Menu
Libération
TRIBUNE

En 2025, protégeons les grands fonds marins plutôt que de les exploiter

Article réservé aux abonnés
Alors que devrait se tenir à Nice, en juin prochain, la troisième conférence des Nations unies sur l’océan, des acteurs scientifiques s’inquiètent de l’éventualité d’autoriser l’exploitation économique des grands fonds marin.
Une éponge carnivore, Axoniderma mexicana, dans les abysses du Pacifique Nord-Est, le 24 juillet 2023. (National Oceanography Centre. Smartex project (NERC) /AFP)
par Françoise Gaill, conseillère scientifique au CNRS, vice-présidente de la Plateforme Océan & Climat, François Houllier, Président directeur général de l’Ifremer et Christophe Sirugue, Directeur général Nausicaá Centre national de la mer
publié le 20 septembre 2024 à 8h11

Il y a un an, le 20 septembre 2023, l’Union européenne signait, suivie par 90 pays, un traité historique pour la protection de la haute mer. Bien que cet accord constitue une avancée significative, il ne dissipe pas toutes les menaces, notamment celles qui pèsent sur les grands fonds marins.

Essentiels pour l’humanité mais encore largement méconnus, ils suscitent en effet un intérêt croissant notamment pour l’exploitation minière. La possibilité d’extraire les ressources des abysses se rapproche, rendant d’autant plus importantes les décisions qui seront prises dans les mois à venir.

La dernière session de l’Autorité internationale des fonds marins s’est achevée cet été en Jamaïque et nous nous trouvons face à une année cruciale pour l’avenir des grands fonds marins. Si plusieurs Etats, dont la France, l’Allemagne, le Brésil ou encore le Costa Rica sont parvenus à ouvrir une discussion autour de la possibilité d’une «politique générale sur la protection et la préservation du milieu marin», aucun consensus ne ressort de ces échanges quant à un moratoire ou à une pause de précaution sur l’exploitation des grands fonds marins.

Des découvertes sans précédent

Alors que l’exploration scientifique des abysses commence à peine à lever le voile sur leurs secrets, l’éventualité d’autoriser l’exploitation a de quoi inquiéter l