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Libération
TRIBUNE

En Afrique centrale, les kleptocrates toujours à la manœuvre

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Au Tchad, au Cameroun et au Congo-Brazzaville, le recul démocratique et la corruption sont endémiques. Le sixième sommet UE- Afrique qui se tient à Bruxelles doit penser un cadre préventif pour plus de transparence, demande une coalition d’ONG.
Le président camerounais Paul Biya à Yaoundé, le 9 janvier. (Kenzo Tribouillard/AFP)
par Paul-Joel Kamtchang, Delphine Djiraibe, Andrea Ngombet, Membres fondateurs de Opening Central Africa (OCA), Delphine Djiraibe et Andrea Ngombet
publié le 17 février 2022 à 9h30

Le sixième sommet UE-UA qui se tient à Bruxelles, les 17 et 18 février, ne dérogera pas à la règle de son instrumentalisation par les kleptocrates de l’Afrique centrale, en particulier ceux du Tchad, du Cameroun et du Congo-Brazzaville, une région où le recul démocratique et la corruption semblent endémiques. Le précédent sommet en 2017 avait pour thème «la Jeunesse pour un avenir durable». Cinq ans après, la situation de la jeunesse a empiré à cause de la crise sanitaire mais surtout de la corruption.

Pour le Congo-Brazzaville, les Pandoras Papers ont révélé, qu’entre 1998 et 2018, le président Sassou- Nguesso avec sa société Escom Congo avait détourné près de trois milliards de dollars de revenus miniers alors que les Congolaises accouchent à même le sol et que la mortalité infantile emporte 44‰ des nouveau-nés, la moyenne mondiale est de 37‰. Pour comparaison, la dette extérieure du pays est estimée à huit milliards de dollars.

Des mafias implantées au cœur de l’administration

Au Tchad, pays producteur de pétrole depuis 2004, malgré des revenus pétroliers colossaux, près de 676 millions de dollars en 2018 selon l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie), la population croupit dans la pauvreté et le noir. Le pays est l’un des moins électrifiés au monde avec seulement 12 % de la population ayant