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Chronique

En finir avec la smicardisation des salariés, par Alexandra Roulet

Chiffrés à 80 milliards d’euros par an, les allégements de cotisations sociales favorisent les trappes à bas salaires et l’inertie économique. Il serait judicieux de les réorienter vers les emplois intermédiaires, victimes notamment de la concurrence chinoise.

Deux types d’emplois sont en forte demande : ceux très qualifiés et ceux qui le sont le moins, car ils ne sont pas automatisables, comme les métiers du soin, du nettoyage, de la restauration, etc. (Aline Morcillo/Hans Lucas. AFP)
Par
Alexandra Roulet, économiste
Publié le 10/10/2025 à 6h34

Le chaos politique et l’hystérisation de certains débats, notamment sur la taxe Zucman, relèguent au second plan des sujets pourtant fondamentaux, comme la question des bas salaires. Il y a près de deux ans, Gabriel Attal parlait de «désmicardiser» l’économie et mandatait les économistes Antoine Bozio et Etienne Wasmer pour trouver des solutions. De quel problème parle-t-on ? Depuis bientôt trente ans, il y a un seul élément de continuité sur les politiques de l’emploi entre gouvernements de droite et de gauche : l’allègement des cotisations sociales pour les emplois rémunérés au salaire minimum ou juste au-dessus.

Cette politique a permis de complètement déconnecter l’évolution du salaire minimum net, qui a pu continuer d’augmenter avec son indexation notamment sur l’inflation, et l’évolution du coût pour l’employeur des salariés concernés, qui a été stabilisé grâce aux