«La police manque de moyens.» Cette affirmation est devenue une évidence au point d’inspirer les arbitrages budgétaires du gouvernement. En effet, on ne compte plus les annonces faramineuses du gouvernement en faveur de la place Beauvau. Avec près de 3 000 policiers et gendarmes supplémentaires pour le seul exercice budgétaire de 2023, le ministère de l’Intérieur devance toutes les autres branches de l’Etat, de loin. Cette priorité accordée aux forces de l’ordre s’inscrit dans l’objectif général de doubler leur présence sur la voie publique à l’horizon 2030. Pour y parvenir le gouvernement ne ménage pas ses efforts. Pas moins de 15 milliards d’argent public frais alimenteront le budget de Beauvau pendant le quinquennat. Une hausse considérable qui représente 66 % du budget annuel du ministère de l’Intérieur.
Pourtant, si le discours sur la paupérisation des forces de l’ordre est partout, il n’apparaît pas dans les comptes de l’Etat. Pour s’en apercevoir, il suffit d’observer la courbe des dépenses publiques pour les services de police, qui rend compte de la dotation des forces