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En Iran, comme ailleurs, les violences sexuelles ne doivent plus rimer avec impunité

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Alors que les accusations de viol contre la star du cinéma iranien, Pejman Jamshidi, secouent le pays, un collectif de personnalités du monde de la culture, dont Sepideh Farsi, Judith Godrèche et Leïla Slimani, salue la résistance des victimes face à une justice et à une industrie misogynes.

Chaque femme qui parle en Iran ouvre un passage pour toutes les autres. Ici, en 2024, dans le centre-ville de Téhéran. (Morteza Nikoubazl/NurPhoto. AFP)
Par
Ghazaleh Motamed, militante #MetooIran, Queers and feminists for Iran Liberation, Sepideh Farsi, réalisatrice et plusieurs personnalités du monde de la culture
Publié aujourd'hui à 11h51

Le 21 octobre 2025, l’arrestation de l’ex‑footballeur devenu star du cinéma iranien, Pejman Jamshidi, secoue l’Iran. Accusé de viol par une actrice de 21 ans, il est d’abord placé en détention provisoire avant d’être libéré sous caution.

Le fait est sans équivoque : en république islamique comme ailleurs, mettre en cause un homme célèbre dérange davantage que le crime dont on l’accuse. Le cinéma iranien, jusque-là présenté comme un espace de résistance, n’échappe pas à la règle : derrière son aura internationale, une grande partie de l’industrie cinématographique est complice du système politique et judiciaire iranien qui opprime les femmes.

L’affaire Jamshidi le met en lumière. Les preuves existaient : prélèvement ADN, résultats d’expertises, enquête judiciaire ouverte… Pourtant, le producteur Hossein Farahbakhsh, proche du régime, a payé la caution, et l’acteur a quitté le pays pour le Canada.

En dépit des insultes, menaces, pressions diverses, pour elle et sa famille, l’actrice (dont l’identité n’est pas révélée pour sa protection) a maintenu sa plainte. Un acte rar