Si vous voulez tuer votre chien, dites qu’il est réactionnaire. Il y a si longtemps que la gauche sectaire utilise ce procédé pour excommunier ceux qui, à gauche, ne pensent pas comme elle. Après Ruffin et Roussel, c’est à mon tour si j’en juge par la tribune que Clémentine Autain me consacre dans Libé : «Caroline Fourest : le vertige réactionnaire». En vrac, elle m’accuse de vouloir «casser la tête du mouvement #MeToo», de douter «des femmes» (serais-je à la fois réactionnaire et misogyne ?), et de «mettre à terre tous les soubassements de la parole libérée». Rien que ça. En réalité, ce procès de Moscou est si excessif qu’il donne tout son sens à mon livre et condense tout ce que je reproche à ce féminisme politicien et victimiste : d’instrumentaliser #MeToo et d’interdire la nuance.
Défendre les victimes de viols et de prédateurs, c’est le combat de ma vie, depuis mon premier signalement à 12 ans pour mettre à l’abri une amie violée par son père, plus tard lorsque j’ai soutenu mon amie Tristane Banon dans l’affaire DSK, les yézidies ou les victimes de Tariq Ramadan.