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tribune

En Russie, les mouvements antiguerre montrent un autre visage du pays

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Dans l’impossibilité de contester la politique de l’Etat dans la rue, des dizaines de mouvements manifestent clandestinement leur opposition à la guerre en Ukraine. L’association Russie Libertés appelle la communauté internationale à soutenir ces femmes et hommes russes courageux.

Des policiers russes interpellent un manifestant lors d'une mobilisation contre l'intervention militaire russe en Ukraine, sur la place Manezhnaya, à Moscou, le 13 mars. (Alexander Nemenov/AFP)
Par
Olga Prokopieva
porte-parole de Russie-Libertés
Ekaterina Oleinikova
secrétaire générale de Russie-Libertés
Publié le 29/04/2023 à 19h10

«Règle 1 : N’imprime pas les affiches dans des imprimeries non vérifiées. Règle 2 : Si tu te sens agressé, jette les affiches et fais comme si elles ne t’appartenaient pas. Règle 3 : N’utilise pas les transports collectifs car il y a des caméras partout. Règle 4 : Porte des vêtements volumineux, des lunettes et des gants. Règle 5 : Eteins complètement ton téléphone.» Voici les recommandations diffusées par le mouvement antiguerre russe Mediapartisans à l’intention des activistes en Russie. Alors que la guerre menée par le régime de Vladimir Poutine se poursuit en Ukraine, une autre guerre se joue à l’intérieur de la Russie, celle contre tous les Russes qui refusent que les Ukrainiens soient massacrés en leur nom.

Aucune manifestation critique du régime ou contre la guerre en Ukraine n’est tolérée aujourd’hui en Russie. Ceux qui osent élever leur voix s’exposent à des amendes ou à des poursuites pénales. Ainsi, depuis l’invasion massive de l’Ukraine par l’armée russe le 24 février 2022, toutes les manifestations ont donné lieu à des arrestations violentes des participants. Près de 20 000 au total, selon l’ONG russe OVD-info, qui recense les poursuites à l’encontre des militants et leur apporte un soutien juridique.

Déjà 124 condamnations pour des actions anti-guerre

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