Pour un Israélien vivant à Londres, la journée internationale de commémoration de l’Holocauste est un concept peu familier. En Israël, Yom HaZikaron la Shoah ulaGvura - Journée de commémoration de l’Holocauste et de la Résistance - tombe chaque année à une date différente. En 2024, ce sera le 5 mai, une semaine après la fête de Pessah [la Pâque juive] et une semaine avant le Jour de l’indépendance de l’Etat d’Israël.
Le fil rouge de cet enchaînement de cérémonies est clair : c’est une manière pour Israël de mettre en évidence cette idée exprimée lors de la Pâque juive : «A chaque génération, on veut nous anéantir.» Pharaon, Hitler, et maintenant le Hamas. Cette mentalité de victime motive toujours le désir de puissance militaire d’Israël, son désir de démontrer que ce qui s’est passé ne se reproduira plus jamais…
Mais le 7 octobre 2023, cela s’est reproduit. La nature des atrocités commises par le Hamas lors de l’attaque surprise, notamment le meurtre d’hommes, de femmes et d’enfants innocents, les viols et les incendies, s’inscrit dans le récit des Juifs en tant que victimes. L’ampleur des atrocités est telle que de nombreux Israéliens sont traumatisés et ressentent une peur et une anxiété bien réelles. Chaque jour, un nouveau reportage relate les horribles événements de cette journée du point de vue d’une nouvelle victime. La crainte