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TRIBUNE

Encore un effort, monsieur J.D. Vance, pour vous hisser au niveau des exigences de la vérité, par Pascal Engel

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En 2021, le vice-président des Etats-Unis attaquait la liberté de discours des universités. Le vice-preproche aux Européens de lutter contre certaines opinions sur les réseaux sociaux. A-t-il compris que la vérité et la liberté d’expression sont liées ? Rien n’est moins sûr, souligne le philosophe Pascal Engel.
Le vice-président des Etats-Unis, J.D. Vance, lors d'un discours à Munich le 14 février 2025 devant plusieurs dirigeants européens. (Leah Millis/REUTERS)
par Pascal Engel, Philosophe
publié le 23 février 2025 à 17h22

Il y a quelques années, nous crûmes que le règne de la post-vérité était advenu aux Etats-Unis, non seulement à cause de l’influence de la «French Theory» dans les universités, mais aussi parce que, bizarrement, l’administration Trump elle-même semblait s’y être convertie : l’attachée de presse de la présidence, Kellyanne Conway, proclamait qu’il y a des «faits alternatifs», Trump trouvait qu’il y avait des «gens bien» parmi les manifestants de l’Alt Right à Charlottesville et au Capitole, et les réseaux sociaux nous apprenaient à avaler les fake news avec la même complaisance que les «news». Nous tremblions de voir le relativisme et le mépris du savoir s’installer partout, et de retrouver outre-Atlantique la profonde ironie de Pascal : vérité en deçà des Appalaches, erreur au-delà.

C’est donc avec un immense soulagement que nous pûmes entendre un Américain venu des Appalaches, James David Vance, auteur du best-seller Hillbilly Elegy (qu’on aurait pu traduire «complainte du pé