Jamais l’offensive visant à instaurer des frais d’inscription n’aura été d’une telle ampleur. Que le très libéral Institut Montaigne nous sorte sa sempiternelle rengaine sur le sujet dans un rapport de mai 2025 n’est pas une surprise. Néanmoins, le fait que son rapport soit rédigé par Eric Labaye, ancien président de l’Ecole polytechnique, fleuron national, en dit long de la pénétration de cette doxa, au cœur des institutions publiques.
Nous savions que Sciences-Po ou Dauphine avaient progressivement augmenté leurs frais d’inscription en les faisant dépendre du revenu : à Sciences-Po, le plafond annuel est ainsi passé de 4 000 euros en 2004, à 14 720 euros en Bachelor (trois premières années) et à 20 380 euros en Master, en 2025. Nous savions également que les autres IEP avaient suivi (4 359 euros à Strasbourg, 6 615 euros à Bordeaux, 6 400 euros à Lille et 8 200 euros à Rennes), de même que des grandes écoles d’ingénieurs (3 200 euros à Télécom Paris, 3 500 euros à CentraleSupélec (5 900 euros pour les élèves non européens), 4 150 euros aux Mines de Paris (6 350 euros pour les non-Européens), jusqu’à 27 900 euros dans certaines formations communes à Polytechnique et à HEC, etc.).
Ce qui est nouveau, dans la période récente, c’est la quasi-simultanéité et la diversité des prises de position favorables à l’instauration de frais d’inscription. Pendant le seul mois de juin 2025 : les réseaux Insa et Polytech ont annoncé leur soutien à une augmentation et à une modulation des frai