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tribune

Est-il encore possible de critiquer la politique du gouvernement sans crainte de sanctions ?

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Plutôt que de réprimer celles et ceux qui défendent les droits humains ou sociaux, le gouvernement devrait protéger les libertés d’association et de manifestation, exhortent Human Rights Watch et Amnesty International.

Des policiers anti-émeutes lors de la manifestation à Nantes, le 14 avril 2023. (Sebastien Salom- Gomis/AFP)
Par
Bénédicte Jeannerod
Directrice France de Human Rights Watch France
Jean-Claude Samouiller
président d’Amnesty International France
Publié le 28/04/2023 à 8h24

Depuis plusieurs années, nous alertons le gouvernement français sur la nécessité de protéger la liberté d’association et de garantir un environnement sûr et favorable pour les personnes, groupes et organisations de la société civile qui se mobilisent pacifiquement pour les droits humains. Depuis plusieurs années, nous dénonçons des entraves au droit de manifester en France ainsi qu’une politique et des pratiques de maintien de l’ordre qui se traduisent notamment par un recours excessif à la force, à un usage abusif d’armes dangereuses et à des arrestations abusives documentées par de nombreuses organisations de défense des droits. Nous avons aussi exprimé nos vives inquiétudes quant à des lois qui menacent certaines libertés fondamentales. A cela s’ajoutent des propos de la part de responsables gouvernementaux s’en prenant ouvertement au travail des organisations de défense des droits.

Aujourd’hui, nous nous alarmons de ces restrictions de l’espace de la société civile en France qui compromettent la protection des droits. Aujourd’hui, nous nous demandons, s’il est encore possible de critiquer la politique du gouverne