Au cœur de l’impasse politique française actuelle, ce qui frappe les médiateurs que nous sommes, c’est la difficulté à reconnaître que nous faisons face à un conflit majeur. Chaque jour, des positions antagonistes se cristallisent. Dans les médias comme à l’Assemblée nationale, le désaccord n’est plus un espace de débat, mais un champ de confrontation où chacun cherche à disqualifier l’autre autant qu’à défendre ses convictions.
Ce que beaucoup nomment «crise» – comme s’il s’agissait d’un état passager – a pourtant toutes les caractéristiques d’un conflit : affaiblissement de la reconnaissance mutuelle, manque de confiance et enfermement dans des logiques de camp.
Et la situation présente tous les marqueurs d’un conflit collectif dur : désaccord sur le pouvoir et la légitimité, émotions collectives fortes (méfiance, colère), tentatives de dialogue souvent plus stratégiques que sincères, et refus partagé d’assumer sa part de responsabilité.
Parler de «crise», de «blocage» ou de «fracture», c’est éluder cette responsabilité commune.
Nous comprenons que étant pris entre tensions internes, affrontements interpartis et attentes de leurs électeurs, les élus et les responsables politiques peinent à maintenir un dialogue constructif. Pourtant, nos expériences montrent que la médiation, en offrant un espace sécurisé et la présence d’un tiers neutre et impartial, permet d’échanger sans perdre la face et d’ouvrir des issues possibles.
Reconnaître sa part de responsabilité et écouter l’autre
Ses principes sont simples : reconnaître sa part de resp