«La paix mondiale ne peut être préservée sans un effort créateur à la mesure des dangers qui la menacent.» Ces premiers mots, issus de la déclaration historique de Robert Schuman, le 9 mai 1950, résonnent encore aujourd’hui. Et face aux défis actuels, il est crucial d’entendre à nouveau ces mots intemporels. Le projet de paix européen a nécessité une créativité et un courage immense.

Pensez à l’audace nécessaire pour que des nations aux inimitiés profondes, forgées au fil de générations de conflits, se réconcilient et puissent cheminer démocratiquement ensemble. Et ce courage a porté ses fruits : il a permis d’instaurer sept décennies de paix dans des régions qui avaient été, pendant des siècles, des champs de bataille.

L’agression actuelle de la Russie contre l’Ukraine nous renvoie brutalement au projet initial européen : l’engagement permanent pour maintenir une paix durement conquise. Mais aujourd’hui, les menaces qui pèsent sur la paix et sur la démocratie ne sont pas seulement extérieures ; elles viennent aussi de l’intérieur. Les partis d’extrême droite, nationalistes et antieuropéens ne cherchent plus à sortir de l’Europe, ils cherchent à la détruire de l’intérieur. Admirateurs de la Russie de Poutine et d’autres régimes autocratiques, ils sont de mèche avec ces derniers contre la démocratie européenne et ses valeur