Trois amendements au projet de loi de finances pour 2025, adoptés par l’Assemblée nationale et rejetés par le Sénat, proposaient une taxe sur l’utilisation d’animaux par les laboratoires – à raison de 1 euro ou de 50 euros par animal, notamment pour financer le développement d’alternatives. Dans la lignée de réactions publiées dans la Revue politique et parlementaire ou dans Regards, et de courriers collectifs envoyés aux parlementaires, une tribune récemment publiée dans le Monde dénonce ces tentatives et appelle à «donner la parole aux scientifiques» pour exposer «des faits, toujours des faits, rien que des faits». Mais elle occulte entièrement la question de fond : en l’occurrence, la fin justifie-t-elle les moyens ?
Ces moyens, qui impliquent de faire souffrir des animaux, ne sont tout simplement pas mentionnés. Peut-être les signataires y voient-ils une «passion» incompatible avec la rationalité nécessaire au débat ? La souffrance animale est pourtant la raison d’être des «3R», ce mantra répété par les laboratoires : remplacer les animaux quand des alt