Le 26 décembre dernier, l’idéologue d’extrême droite Patrick Buisson a été retrouvé chez lui sans vie. La quasi-totalité des droites ont immédiatement regretté l’un des leurs, ainsi que de nombreux journalistes et éditorialistes conservateurs, pour lesquels il avait souvent été une source d’inspiration.
Car l’une des caractéristiques de Patrick Buisson est d’avoir consacré sa vie à la «métapolitique», cette zone grise entre les idées, l’opinion et la politique pour favoriser l’union des droites autour d’une forme de catholicisme identitaire et populaire. Alors, pourquoi la gauche devrait s’intéresser à lui ?
D’abord, parce que Patrick Buisson a eu cette intuition de disputer le monopole de la bataille des idées aux progressistes, au moment où ceux-ci s’en désintéressaient. Au début des années 2000, alors que tout le monde pensait le concept d’idéologie dépassé et ne jurait plus que par le marketing politique avec le début des «spin doctors», Patrick Buisson, comme souvent à rebours de l’époque, convertissait son camp au «gramscisme de droite» afin de renverser «l’hégémonie culturelle» de la gauche.
C’est comme cela, qu’après avoir prédit la victoire du non au référendum de 2005 sur le traité constitutionnel européen, il est devenu un conseiller important de