A l’occasion des Rendez-vous de l’histoire, qui se tiennent à Blois du 8 au 12 octobre 2025, les journalistes de Libération invitent une trentaine d’historiens pour porter un autre regard sur l’actualité. Retrouvez ce numéro spécial en kiosque jeudi 9 octobre et tous les articles de cette édition dans ce dossier.
Ce n’est un secret pour personne : le monde a connu ces dernières années une nouvelle révolution numérique, à l’origine d’une prolifération de fausses informations et autres deepfakes. Alors que nous vivons désormais dans la «post-truth era» («l’ère de la postvérité») prophétisée par Ralph Keyes, l’œuvre de vérité à laquelle continuent de s’employer les historien·nes a quelque chose d’anachronique. Recueillir, confronter, croiser les sources, les critiquer, ne surtout pas les prendre au pied de la lettre, établir les faits à partir d’indices et de preuves, tels sont les principes de la méthode historique énoncés à la fin du XIXe siècle. Les chefs de file de l’école dite «méthodique» ont certes ensuite «été raillés pour leur crédulité envers la positivité des faits historiques», ainsi que leur incapacité à