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Libération
Le Libé des historien·nes

Face à la droitisation de l’histoire, il faut en finir avec l’illusion molle de l’impartialité

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Au moment où l’offensive réactionnaire touche les médias et tous les secteurs de la culture, le médiéviste Arnaud Fossier se demande quelle histoire raconter pour contrecarrer l’extrême droite.

Gisèle Halimi fait partie des femmes pionnières honorées par des statues lors des JO de Paris, désormais exposées à la porte de la Chapelle à Paris. (Stéphane de Sakutin/AFP)
Par
Arnaud Fossier, historien, spécialiste du Moyen Âge
Publié le 08/10/2025 à 14h20

A l’occasion des Rendez-vous de l’histoire, qui se tiennent à Blois du 8 au 12 octobre 2025, les journalistes de Libération invitent une trentaine d’historiens pour porter un autre regard sur l’actualité. Retrouvez ce numéro spécial en kiosque jeudi 9 octobre et tous les articles de cette édition dans ce dossier.

Ce n’est un secret pour personne : le monde a connu ces dernières années une nouvelle révolution numérique, à l’origine d’une prolifération de fausses informations et autres deepfakes. Alors que nous vivons désormais dans la «post-truth era» («l’ère de la postvérité») prophétisée par Ralph Keyes, l’œuvre de vérité à laquelle continuent de s’employer les historien·nes a quelque chose d’anachronique. Recueillir, confronter, croiser les sources, les critiquer, ne surtout pas les prendre au pied de la lettre, établir les faits à partir d’indices et de preuves, tels sont les principes de la méthode historique énoncés à la fin du XIXe siècle. Les chefs de file de l’école dite «méthodique» ont certes ensuite «été raillés pour leur crédulité envers la positivité des faits historiques», ainsi que leur incapacité à