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SOS Démocratie

«Face à l’emprise des technologies, réinvestissons nos corps» : la proposition d’Asma Mhalla, politologue

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Pour la spécialiste de géopolitique de la tech, les hypertechnologies menacent de réduire notre humanité. La résistance passera donc par une réappropriation du monde physique.
Asma Mhalla à l'Université Libé à la Sorbonne, le 3 mai 2024. (Cha Gonzalez/Libération)
par Asma Mhalla, politologue et spécialiste de géopolitique de la tech
publié le 18 novembre 2024 à 16h53

Un gouvernement non représentatif, un président ignorant les voix des citoyens qu’il consulte sur fond de hausse des inégalités et de crise climatique… Nos institutions ne sont plus en mesure de refléter les aspirations et les colères des Français. 18 personnalités du monde syndical, associatif, universitaire, des essayistes et des militants nous livrent leurs pistes pour «déverticaliser» le pouvoir. Et restaurer l’envie de démocratie. Toutes les contributions sont à retrouver dans notre dossier spécial.

A mesure que nous extériorisons la mécanique gestuelle ou cognitive à des machines, que nous remplaçons l’artisanat par des processus robotisés, nous expérimentons une perte croissante de savoir-faire, mais aussi de lien social, donc une partie de notre contrat social initial.

Que subsistera-t-il de nous si nous acceptons cette réduction de notre humanité, inhérente à l’hypertechnologie ? A quoi pourrons-nous bien servir si nous ne sommes plus que des réservoirs de data sur pattes, exploités par d’autres pour alimenter des modèles algorithmiques “gigantiques” ? Elon Musk répond par une forme d’absurdité, cohérente sur elle-même : augmenter l’homme par l’outil (