L’événement était absolument sans précédent. Ce n’est pas pour se concerter avec les Etats-Unis et moins encore les soutenir que ces sept Européens s’y étaient rendus lundi 18 août. Ils y avaient accompagné Volodymyr Zelensky pour faire front contre Donald Trump, car trois jours après qu’il eut si chaleureusement reçu Vladimir Poutine à Anchorage, tout leur laissait craindre qu’il ne veuille faire accepter à l’Ukraine la reddition que le Kremlin exigeait d’elle.
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Ils n’étaient pas là en alliés des Etats-Unis, mais de l’Ukraine, et c’était, oui, du jamais vu, car lorsque des Européens, France en tête, avaient tenté d’empêcher, en 2003, les Etats-Unis de se lancer dans leur aventure irakienne, l’Union européenne s’était fracturée.
Grande-Bretagne en tête, une moitié de l’Union s’était tenue aux côtés des Américains, mais aujourd’hui, c’est tout différent. Brexit ou pas, Londres et Paris sont en première ligne de la double bataille européenne contre les nostalgies impériales du Kremlin et contre la tentation trumpienne de s’entendre avec la Russie sur le dos de l’Ukraine et de l’Europe entière. De la Baltique à la Méditerranée, de l’Irlande au Donbass, l’Europe est unie comme elle ne l’a jamais été, pas plus sous Rome que sous Charlemagne, car au nord comme au sud, à l’est comme à l’ouest, les marches de l’Union font bloc avec elle.
Cette unité des Européens ne garantit rien, mais elle a changé la donne. Elle est l’événement car, sans elle, Américains et Européens ne plancheraient