Le 26 août 2024, une trentaine de policiers ont débarqué dans le studio des Gao Brothers à Yanjiao dans la banlieue de Pékin pour y mener une perquisition et saisir des documents, des ordinateurs, des disques durs et des œuvres. A la suite de cette opération, le Bureau de la sécurité publique chinoise a procédé à l’arrestation de Gao Zhen qui compose avec son frère, Gao Qiang, ce binôme d’artistes dont la reconnaissance mondiale est établie de longue date. Détenteur d’une carte verte américaine, il a été interpellé alors qu’il s’apprêtait à quitter la Chine pour rejoindre les Etats-Unis avec sa compagne et son fils.
Depuis ce jour, Gao Zhen est en détention à la prison de Sanhe en attente d’un procès imminent pour «délit d’atteinte à la réputation et à l’honneur des martyrs et héros». Il risque une peine de trois ans d’emprisonnement. A 69 ans, sa situation physique et psychique est, d’après son frère Gao Qiang, très préoccupante.
De quoi cet artiste et poète résolument humaniste est-il coupable aux yeux des autorités chinoises ? D’offrir au monde, depuis près de quarante ans, matière à voir, à penser, à imaginer ou à critiquer à travers ses toiles, ses sculptures, ses poèmes, ses installations et ses photographies. Dans un régime politique comme celui de la Chine aujourd’hui, il paie de sa santé et de sa liberté le fait d’exercer cette activité essentielle et pacifique.
Ce sont quelques créations anciennes proposant une représentation satirique de la figure sacralisée