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Faut-il avoir peur des urnes quand on est de gauche ?

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En ne censurant pas le gouvernement Lecornu, le PS arrache une victoire symbolique sur les retraites, mais prend le risque de s’isoler du reste de la gauche et de nourrir un sentiment de collusion des élites, analyse Rémi Lefebvre, professeur de science politique à l’université de Lille.

Olivier Faure lors des commentaires de la déclaration de politique générale du Premier ministre à l'Assemblée nationale, à Paris, le 14 octobre 2025. (Raphael Lafargue/Abaca)
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Rémi Lefebvre, professeur de science politique à l’université de Lille
Publié le 17/10/2025 à 10h13

Voilà donc un gouvernement qui paraissait condamné conforté parce que les socialistes ne l’ont pas censuré. Attaché à ne pas approfondir l’instabilité parlementaire, le PS avalise et légitime le coup de force institutionnel d’Emmanuel Macron qui n’entend toujours pas lâcher le pouvoir. Il renonce ce faisant à revendiquer l’exercice du pouvoir qui revient à la gauche, quoique minoritaire, et donne l’impression de servir de béquille à une fin de règne déliquescente.

Un nouveau sursis est offert à la macronie. Sébastien Lecornu, dernier fidèle du Président, est toujours en exercice, à la tête d’un gouvernement dont les membres de la société civile et «l’humilité» cachent mal la continuité politique.

Devenu arbitre des élégances politiques, Olivier Fa