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TRIBUNE

Faut-il démanteler TotalEnergies ?

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La biodiversitédossier
Nul doute que les activistes du climat vont se saisir de l’assemblée générale du 24 mai pour interpeller les dirigeants et les actionnaires sur son inaction climatique. Pour l’économiste Maxime Combes, l’entreprise se place en dehors du bien commun, mais les marges de manœuvre pour la contraindre sont plus que limitées.
Des militants de Extinction Rebellion sur le terrain de la raffinerie TotalEnergies à Donges (Loire-Atlantique), à l'occasion du 100e anniversaire de l'entreprise, le 23 mars 2024. (Damien Meyer/AFP)
par Maxime Combes, Economiste
publié le 23 mai 2024 à 13h02

TotalEnergies tient son assemblée générale ce 24 mai. Il est désormais acquis que le groupe produira plus d’énergies fossiles en 2030 qu’il n’en produisait en 2015 au moment de la COP21 sur le climat (1). Du strict point de vue du droit des entreprises, la multinationale en a parfaitement le droit. Sur un plan financier, tout autre choix serait d’ailleurs durement sanctionné par les marchés.

Sur le plan de la lutte contre le réchauffement climatique, TotalEnergies prend la direction opposée à ce qui est requis : pour contenir le réchauffement en deçà de 1,5 °C ou 2 °C, objectifs de l’accord de Paris, 60 % des réserves de pétrole et de gaz doivent rester dans le sol et leur production mondiale baisser de 3 % en moyenne et par an jusqu’en 2050. Et non augmenter comme le prévoit le groupe français.

Malgré une communication publique essentiellement tournée vers les énergies renouvelables et bas-carbone, TotalEnergies va en effet dédier plus de 70 % de ses investissements d’ici à 2030 au maintien et à l’expansion de l’exploitation des énergies fossiles, piétinant ainsi les recommandations de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et les conclusions du Giec. TotalEnergies se place délibérément hors du bien commun et de la préservation des conditions de pérennité de l’habitabilité de la p