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TRIBUNE

Faut-il généraliser le dividende salarié ? «Non, on risque d’éluder le débat sur les salaires»

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Pour Pascal Lokiec, professeur de droit social, cette mesure est aléatoire et insuffisante face à l’inflation. Il faut aller plus loin et repenser la gouvernance : sans partage du pouvoir, il ne peut y avoir de partage de la valeur.
Thierry Breton (à g.), Emmanuel Macron et Olivier Véran, lors de la visite à l’usine STMicroelectronics à Crolles (Isère), le 12 juillet. (Jean-Philippe Ksiazek)
par Pascal Lokiec, Professeur à l’Ecole de droit de la Sorbonne (Paris I)
publié le 15 décembre 2022 à 19h34

C’était l’une des promesses de campagne d’Emmanuel Macron. Le dividende salarié, censé permettre un meilleur partage de la valeur dans les entreprises, ­devrait être rendu obligatoire dès 2023. Réponse à ­l’inflation et aux superprofits, la mesure est actuellement limitée aux structures de plus de 50 salariés. Sa généralisation suscite, pour des raisons diverses l’opposition du Medef, ­réticent à rétribuer l’ensemble des salariés pour des risques attribués aux actionnaires, de la CGT qui revendique un salaire ­indexé sur l’inflation, la CFDT appelant à une généralisation de la participation. Pascal Lokiak, professeur de droit social, est contre sa généralisation; selon lui, ce dividende, lié aux résultats de l’entreprise est trop aléatoire. Thibaut Lanxade, président de l’Urssaf, est pour sa généralisation, qui permettrait aux salariés d’avoir un treizième ou quatorzième mois.

A première vue, obliger toutes les entreprises à offrir un dividende à leurs salariés lorsqu’elles distribuent des bénéfices à leurs actionnaires a tout pour convaincre, étant donné la