Le 16 septembre 2022, le décès de Jina Mahsa Amini, une jeune Iranienne kurde, des mains de la police des mœurs pour un voile mal porté, a déclenché une vague de protestations sans précédent en Iran. Cet événement est devenu le symbole d’un puissant mouvement révolutionnaire.
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Le mouvement «Femme, vie, liberté» aspire à une transformation profonde de la société iranienne : la fin du régime théocratique et l’instauration d’une démocratie laïque et sociale, respectueuse de l’égalité des droits pour les femmes, les minorités sexuelles et de genre, les minorités ethniques et confessionnelles.
Depuis maintenant deux ans, ce combat a dépassé les frontières de l’Iran pour devenir celui de la lutte pour les droits humains et la liberté. Mais il a aussi fait l’objet de récupérations politiques, d’interprétations ethnocentriques et d’instrumentalisations dans les pays occidentaux, y compris en France.
Tandis que ce mouvement incarne en Iran la lutte pour la liberté et contre les inégalités par des militants issus de différents pans de la société, qu’il symbolise l’idéal de vivre ensemble et d’émancipation de tous, il est trop souvent devenu en Occident un instrument de promotion des discours conservateurs, xénophobes et sexistes.
Tout d’abord, dans une rhétorique antiféministe récurrente, il est utilisé comme prétexte pour minimiser, voire nier les violences patriarcales en Occident, les comparant à celles subies par les femmes iraniennes et en les considérant comme négligea