L’examen du projet de loi sur la fin de vie reprend en mai à l’Assemblée nationale. Si le volet accompagnement et soins palliatifs fait consensus, l’ouverture d’un droit sous conditions à l’aide à mourir fait débat. Mais même légitimes, les craintes ne peuvent justifier de propager de fausses informations face à la gravité des enjeux. Nous souhaitons ici contribuer au débat en réinterrogeant les principaux arguments mobilisés ces dernières semaines.
«La loi actuelle est suffisante, mais insuffisamment connue et appliquée.»
Cet argument contredit tous les avis et travaux conduits jusqu’alors qui unanimement reconnaissent la réalité de situations de souffrances que rien ne peut apaiser et que selon l’avis même de l’Académie nationale de médecine «il serait inhumain de ne pas reconnaître (1)». C’est bien au nom de cette souffrance sans réponse dans le cadre législatif actuel qu’une ouverture vers l’aide à mourir est envisagée, notamment pour les personnes souffrant de maladies graves et incurables et dont le pronostic vital n’est pas engagé à court terme. Ce manque dans l’accompagnement de la fin de vie associé à la reconnaissance d’un droit à l’autodétermination est le fondement même des législations sur l’aide à mourir dans les pays l’ayant dépénalisée.
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«Ouvrir l’aide à mourir pour des situations présumées exceptionnelles, c’est prendre le risque d’une pente glissante.»
L’argument selon lequel ces situations seraient trop minoritaires pour justi