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TRIBUNE

Fin de vie : une loi de tri, le courage de dire «non»

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Fin de viedossier
Les critères que propose le texte sur l’aide à mourir discuté jusqu’au 27 mai à l’Assemblée nationale conduiraient inévitablement à un tri «inacceptable» des vies, affirme la militante et médecin en soins palliatifs Claire Fourcade.
«Au nom de quoi, dans le pays de l’égalité, pourrions-nous décider de ne pas apporter la même réponse à toutes les souffrances ?» interroge la médecin Claire Fourcade. (Maria Mosconi/Maria Mosconi)
par Claire Fourcade, médecin de soins palliatifs (Narbonne) et présidente de la SFAP (Société Française d’Accompagnement et de Soins Palliatifs)
publié le 15 mai 2025 à 15h19

Parfois parce qu’elles n’en peuvent plus de souffrir ou parce qu’elles refusent une souffrance à venir, des personnes demandent ou cherchent à mourir. Qu’il s’agisse de la tentation du suicide à tous les âges et dans bien des circonstances de la vie ou d’une demande d’euthanasie à certains moments d’une maladie grave. La demande de mort est légitime et compréhensible. Elle appelle écoute, présence et soin. Cependant malgré les vives émotions et parfois les échos qu’elle suscite chez chacun de nous, ce n’est pas cette question qui est actuellement en débat.

Ce dont nous débattons c’est de la réponse collective que notre société pourrait apporter à cette demande et des circonstances dans lesquelles nous pourrions décider de dire «oui» à celui qui veut mourir. C’est alors une logique de tri qui se met à l’œuvre, et dont témoignent les discussions de nos députés.

A qui dire «oui» et à qui continuer de dire «non» ? Pourquoi et selon quels critères ? Moyen terme, phase avancée ou irréversible,