Depuis plusieurs mois, des mouvements sociaux sporadiques mobilisent les agents de nombreuses collectivités territoriales en réaction à la loi du 6 août 2019 portant réforme de la fonction publique territoriale, dont une des dispositions est une injonction faite aux collectivités territoriales d’aligner la durée du travail des agents sur la norme annuelle légale de 1607h, soit 35h hebdomadaires et 25 jours de congé annuels. Les raisons sous-jacentes à cette loi résident dans le constat que les agents bénéficient dans la presque totalité des collectivités locales d’un nombre de jours de congé supérieur au plafond des 25 jours légaux. Considérés comme «illégaux» par la loi du 6 août 2019, ces jours de congé ne le sont pourtant pas puisqu’ils résultent d’une disposition de la loi Aubry permettant aux agents des collectivités locales de conserver les régimes de temps de travail adoptés antérieurement.
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Pour nombre d’observateurs, la cause est entendue : ces jours supplémentaires n’ont, au mieux, au nom de l’équité, aucune légitimité ; au pire, apportent une preuve supplémentaire que les fonctionnaires sont des «privilégiés» voire des «fainéants». Pourtant, après avoir conduit une enquête auprès d’une centaine d’agents de l’Etablissement Public Territorial Grand Orly Seine Bièvre (EPT12), la résistance dont font preuve les agents des collectivités locales est tout à fait légitime et ce pour au moins deux raisons. Tout d’abord, ces jours de congé supplémentaires ont été accordés par