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Libération
TRIBUNE

«For All Mankind», nostalgie du futur

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La série réinvente l’histoire de la course à l’espace. L’URSS y coiffe les Etats-Unis au poteau de la conquête lunaire. Plus de cinquante ans après le premier pas sur la Lune, une question se pose : pourquoi n’est-on pas allé plus loin ?
Dans la série «For All Mankind» des progrès techniques considérables ont lieu, mais dans une société aux mœurs et au look poussiéreux. (Sony Pictures Television)
publié le 2 septembre 2022 à 19h09

Malgré le report de son décollage, l’excitation que suscite le lancement de la fusée Artemis vers la Lune est surréaliste (ou hyperréaliste) pour celles et ceux qui suivent depuis 2019 la magnifique série For All Mankind (Moore, Wolpert, Nedivi, Apple TV+). Bien qu’elle soit restée discrète, elle est une preuve de plus du pouvoir majeur d’anticipation des séries télévisées. For All Mankind n’est ni de la science-fiction spatiale ni de ces dystopies qui ont formé notre culture TV et politique ces dernières années, comme The Handmaid’s Tale, Westworld ou House of Cards.

Il s’agit d’une uchronie, d’un futur alternatif fondé sur un principe simple et génial : que serait devenue l’exploration spatiale si l’URSS n’avait pas lâché l’affaire dès les années 70 ? Et sur une première scène sidérante. 1969 : le monde entier attend le premier pas de l’homme sur la Lune. Images classiques de téléspectateurs scotchés à l’écran dans le monde entier et de la salle de contrôle de la Nasa. Le cosmonaute sort du module,