En annonçant une nouvelle réforme de la formation initiale des enseignants, le Premier ministre semble prendre à bras-le-corps deux sujets majeurs pour l’avenir de notre Ecole : l’attractivité et la reconnaissance du métier d’enseignant.
Mais miser toute la revalorisation d’une carrière de quarante ans sur les deux premières années de formation et d’exercice repose sur le mythe piégeux dans lequel sont tombés tous les responsables politiques : celui de la formation initiale comme pierre philosophale de tout le métier d’enseignant.
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Le profil même des enseignants a profondément évolué. En quelques décennies, le corps enseignant s’est largement féminisé (71 % dans le public) et l’âge d’entrée dans la profession n’a cessé de croître (environ 28 ans). Plus révélateur encore : le prestige social et le niveau de rémunération, qui faisaient jadis de l’enseignement une profession convoitée, se sont inexorablement érodés. Comment s’étonner, dès lors, de la désaffection croissante pour les concours ? Il était urgent de redonner de l’attractivité et l’indemnisation des années d’étude à partir de bac + 3 peut contribuer à apporter une partie de la réponse.
Une formation pour actualiser
Pourtant, l’idée qu’une formation dispensée en début de carrière puisse suffire pour quatre décennies d’exercice relève de l’utopie. Dans un monde où les connaissances, les pratiques pédagogiques et les besoins des élèves évoluent à un rythme effréné, les enseignants doivent constamment actualiser leurs compét